Si on ne peut avoir la réalité, un rêve vaut tout autant.
Ray Bradbury – Chroniques Martiennes (1950)

Si on ne peut avoir la réalité, un rêve vaut tout autant.
Ray Bradbury – Chroniques Martiennes (1950)

Extrait

Nouvelles Anamnèses - Philippe Milbergue

Nouvelles Anamnèses

Parution prévue pour octobre 2021

Le mot « anamnèse » m’a toujours fasciné. Étymologiquement, il signifie « rappeler à la mémoire » ou « rappeler le souvenir » ce qui élargit le sens des possibles.

Dans son usage, ce mot est le plus souvent employé en médecine et, pour les chrétiens, en liturgie.

Ceci étant, je préfère le sens médical. Plus commun. Plus fréquent. Chaque fois que nous voyons notre médecin, il procède à l’anamnèse de notre état de santé afin de mieux comprendre les causes de notre venue. Dans ce sens, qui est celui que je préfère, l’action induite par l’anamnèse, par le « rappel à la mémoire » a un objectif, celui d’expliquer le présent ou d’éclaircir le futur.

Tout écrivain, me semble-t-il, travaille sur le « rappel des souvenirs » si l’on accorde à ce mot de « souvenirs » l’ensemble des fragments du cours de nos vies, toutes nos vies, y compris rêvées puisque nos rêves se composent nécessairement des éléments rencontrés : mots, images, sons, contacts, odeurs, etc., etc… Il s’agit juste de les remonter comme autant de perles perdues en fonds marins et de les ordonner en fiction. Un travail de « maïeutique », autre mot qui me plait.

Pour ma part, « l’anamnèse » est un projet que je porte depuis la fin des années ’80, lorsque je commençais à m’intéresser sérieusement à l’écriture narrative. Les premières nouvelles que je proposai aux revues de l’époque s’inscrivaient dans un projet de recueil intitulé « L’anamnèse ».

Le recueil n’eut pas grand succès auprès des maisons d’éditions que je sollicitais. En revanche, quasiment tous les textes composant l’ensemble proposé furent acceptés et publiés en revues (merci à elles qui me firent confiance.

Au début des années 2000, je repris l’une des nouvelles, primitivement intitulée « J’oublie » et en fis un court roman qui, naturellement, puisqu’il explorait les deux sens premiers de ce mot, s’intitula « l’anamnèse »[1] et le recueil qui dormait dans mes archives numériques prit son titre actuel : « Nouvelles anamnèses ».

Les versions que je vous propose de découvrir aujourd’hui ont, bien sûr, évolué. L’écriture chez moi est un métier à tisser dont je serais la Pénélope. Quelques textes, peu nombreux, sont venus le compléter. Ils ont en commun de « rappeler des souvenirs » expliquant le présent, préparant le futur des personnages.

[1] Publié en 2011 par les Éditions Tol’ed

Parution prévue : octobre 2021.